Ledivan Hall Halla Moi j'ai pas A la bien Comme une bouteille Ă  la mer MĂ©lancolique anonyme - Featuring Diam's - Pas de vidĂ©o clip Interlude Soprano et Mino - Pas de vidĂ©o clip Tant que Dieu - Featuring Mino - Pas de vidĂ©o clip M.A.R.S. - Featuring Mino - Pas de vidĂ©o clip La famille - Featuring LĂ©a - Pas de vidĂ©o clip Welcome - Featuring Psy4 De La Rime - Pas de vidĂ©o Paroles Encore une prise de bec avec ma mĂšre J'fais le sourd, claque la porte Pour oublier j'ricane avec mes potes en tapissant un block Le visage plongĂ© dans les Ă©toiles, noyĂ© dans ma gamberge J'cherche une Ăźle, une berge, ou au moins un bout d'bois J'me sens, comme une bouteille Ă  la mer J'vais oĂč l'flot de la vie m'mĂšne Loin de tout, mĂȘme de ma mĂšre La vie m'a offert la solitude de Robinson J'voudrais repeindre ma vie, mais je n'trouve pas le bon pinceau Certains ont fait le grand saut, mariĂ©s, des enfants Nous lĂąchent leurs discours de rĂ©ussite, leur vie est mieux qu'avant C'est ce qu'ils nous disent J'vois d'la lassitude dans leur regard Mais eux au moins ont essayĂ© d'sortir de leur brancard Moi, j'ai l'impression d'avoir ratĂ© des tas de trains Pourtant je n'ai jamais quittĂ© l'quai La preuve, les jeunes me squattent, ça craint Le temps a soufflĂ© sur ma vingt-cinquiĂšme bougie J'en suis mĂȘme pas sĂ»r J'suis toujours dans le mĂȘme logis, dans la mĂȘme logique Le piano des Feux de l'Amour pour m'rĂ©veiller La petite sƓur pour m'faire Ă  grailler Brailler, j'l'ai fait pour un rien Pour m'calmer j'rappe, d'autres roulent VoilĂ  nos deux moyens aĂ©riens, une femme Des fois j'me dis que c'est la plus grosse arnaque d'la vie d'un homme Certains disent qu'une d'elles viendra un jour Ă©clairer mon ombre J'espĂšre le voir d'cet angle Pour l'instant les couteaux qu'j'ai sur mes omoplates ont des traces de rouge Ă  ongle Mais bon, la vie faut la vivre, donc j'la vis Fuis les vitres brisĂ©es d'mon existence Continue, navigue, mĂȘme dans l'vide J'vire Ă  tribord, prends la fuite, Ă  travers mes lignes, te dĂ©cris mes rides Me construis un mythe, oblige, j'sens qu'mon pouls ralentit Faut qu'j'laisse une trace d'un mec honnĂȘte ou d'un gros bandit Rien Ă  foutre, faut qu'j'prouve que j'ai Ă©tĂ© vivant Si tu penses que j'dois voir un psy, dis-toi qu'j'n'ai qu'le rap comme divan M'man, la marrĂ©e est haute, et j'me laisse emporter par les vagues Elles sont trop fortes, j'voudrais t'dire que j't'aime mais j'ai trop le trac Marque mon front de ton sourire S'il te plaĂźt, oublie toutes les fois oĂč j't'ai fait souffrir J'sais qu'l'effort est une force que j'maĂźtrise peu Et j'sais aussi qu'c'est le parapluie qu'il faut Quand sur tes joues il pleut Mais dans ma tĂȘte j'entends des coups de flingue incessants Un braconnier a laissĂ© des plumes de colombe, plein de sang J'voulais apprendre Ă  donner, j'ai appris Ă  tout manger Apprendre Ă  pardonner, j'ai appris Ă  me venger J'voulais apprendre Ă  aimer, j'ai appris Ă  haĂŻr J'ne voulais pas ramer, j'l'ai fait, avec un gros navire J'ai voulu Ă©viter la pluie, j'l'ai affrontĂ© en t-shirt J'la voulais pour la vie, j'ne l'ai eu que pour un flirt J'me sens, comme une bouteille Ă  la mer NoyĂ© dans les vagues de la mĂ©lancolie d'la vie Comme une bouteille Ă  la mer, j'me sens Comme une bouteille Ă  la mer, comme une bouteille Ă  la mer Comme une bouteille Ă  la mer, j'me sens Comme une bouteille Ă  la mer, j'me sens Comme une bouteille Ă  la mer, j'me sens Comme une bouteille Ă  la mer, j'me sens Comme une bouteille Ă  la mer, j'me sens Comme une bouteille Ă  la mer, j'me sens Comme une bouteille Ă  la mer, j'me sens Comme une bouteille Ă  la mer, j'me sens Comme une bouteille Ă  la mer, j'me sens J'me sens comme une bouteille Ă  la mer, Comme une bouteille Ă  la mer Rachid Ait Baar, SaĂŻd M'Roumbaba Kobalt Music Publishing Ltd. Jme sens, comme une bouteille Ă  la mer, j'vais oĂč l'flot de la vie m'mĂšne, loin de tout, mĂȘme de ma mĂšre. La vie m'a offert la solitude de Robinson, J'voudrais repeindre ma vie, mais je n'trouve pas le bon pinceau. Certains ont fait le grand saut, mariĂ©s, des enfants, nous lachent leurs discours de rĂ©ussite, leur vie est mieux qu'avant,
Paroles de la chanson Comme Une Bouteille A La Mer par Psy 4 de la Rime Encore une prise de bec avec ma mĂšre, j'fais le sourd, claque la porte Pour oublier j'ricane avec mes potes en tapissant un bloc Le visage plongĂ© dans les Ă©toiles, noyĂ© dans ma gamberge J'cherche une Ăźle, une berge, ou au moins un bout d'bois J'me sens, comme une bouteille Ă  la mer J'vais oĂč l'flot de la vie m'mĂšne, loin de tout, mĂȘme de ma mĂšre La vie m'a offert la solitude de Robinson J'voudrais repeindre ma vie, mais je n'trouve pas le bon pinceau Certains ont fait le grand saut, mariĂ©s, des enfants Nous lĂąchent leurs discours de rĂ©ussite, leur vie est mieux qu'avant C'est ce qu'ils nous disent, j'vois d'la lassitude dans leur regard Mais eux au moins ont essayĂ© d'sortir de leur brancard Moi, j'ai l'impression d'avoir ratĂ© des tas de trains Pourtant je n'ai jamais quittĂ© l'quai, la preuve les jeunes me squattent, ça craint Le temps a soufflĂ© sur ma vingt-cinquiĂšme bougie J'en suis mĂȘme pas sĂ»r, j'suis toujours dans le mĂȘme logis Dans la mĂȘme logique, le piano des Feux de l'Amour pour m'rĂ©veiller La petite sƓur pour m'faire Ă  grailler Brailler, j'l'ai fait pour un rien Pour m'calmer j'rappe, d'autres roulent, voilĂ  nos deux moyens aĂ©riens Une femme, des fois j'me dis que c'est la plus grosse arnaque d'la vie d'un homme Certains disent qu'une d'elle un jour viendra un jour Ă©clairer mon ombre J'espĂšre le voir d'cet angle Pour l'instant les couteaux qu'j'ai sur mes omoplates ont des traces de rouge Ă  ongles Mais bon la vie faut la vivre, donc j'la vis Fuis les vitres brisĂ©es d'mon existence, continue navigue MĂȘme dans l'vide, j'vire Ă  tribord Prends la fuite, Ă  travers mes lignes te dĂ©cris mes rides Me construit un mythe, oblige, j'sens qu'mon pouls ralentit Faut qu'j'laisse une trace d'un mec honnĂȘte ou d'un gros bandit Rien Ă  foutre, faut qu'j'prouve que j'ai Ă©tĂ© vivant Si tu penses que j'dois voir un psy, dis-toi qu'j'n'ai qu'le rap comme divan M'man la marĂ©e est haute, et j'me laisse emporter par les vagues Elles sont trop fortes, j'voudrais t'dire que j't'aime mais j'ai trop le trac Marque mon front de ton sourire S'il te plait oublie toutes les fois oĂč j't'ai fait souffrir J'sais qu'l'effort est une force que j'maitrise peu Et j'sais aussi qu'c'est le parapluie qu'il faut quand sur tes joues il pleut Mais dans ma tĂȘte j'entends des coups de flingue incessants Un braconnier a laissĂ© des plumes de colombe, plein de sang J'voulais apprendre Ă  donner, j'ai appris Ă  tout manger Apprendre Ă  pardonner, j'ai appris Ă  me venger J'voulais apprendre Ă  aimer, j'ai appris Ă  haĂŻr J'ne voulais pas ramer, j'l'ai fait, avec un gros navire J'ai voulu Ă©viter la pluie, j'l'ai affrontĂ© en t-shirt J'la voulais pour la vie, j'ne l'ai eu que pour un flirt J'me sens, comme une bouteille Ă  la mer NoyĂ© dans les vagues de la mĂ©lancolie d'la vie Comme une bouteille Ă  la mer, j'me sens... Comme une bouteille Ă  la mer, comme une bouteille Ă  la mer J'me sens comme une bouteille Ă  la mer, j'me sens comme une bouteille Ă  la mer J'me sens comme une bouteille Ă  la mer, comme une bouteille Ă  la mer J'me sens comme une bouteille Ă  la mer, j'me sens comme une bouteille Ă  la mer Comme une bouteille Ă  la mer, j'me sens comme une bouteille Ă  la mer Comme une bouteille Ă  la mer, j'me sens, j'me sens comme une bouteille Ă  la mer SOS Comme une bouteille Ă  la mer, Ă  la recherche d'une ville d'un navire Qu'on puisse me repĂȘcher et lire Ce qu'il y a dans mon cƓur, ce qu'il y a en moi Comme une bouteille Ă  la mer, comme une bouteille Ă  la mer j'me sens... J'me sens comme une bouteille Ă  la mer Comme une bouteille Ă  la mer, j'me sens
Paroles 2: Ferme les yeux et imagine toi - Soprano Live dome de Marseille : 873 lectures: Ajouter Ă  mon blog; Noter; Commentaires; Paroles; 3: Puisqu'il faut vivre. Soprano Live
AmitiĂ© On a grandi ensemble c'est fou comme on se ressemble, Quand tu tombes, moi je pleure quand j'ai froid, toi tu trembles. C'est dure, mais des fois tu dois compter qu'sur ta gueule... Dans le long fleuve qu'est la vie, ta barque flotte mieux quand tu es tout seul ! Amour Alors qu'nos vies s'consument on s'fait mĂȘme du mal en s'aimant Celui qui a faim peut se dĂ©brouiller pour manger Mais rien pour le coeur, j'trouverais pas d'amour en sachet Pourquoi faut il mourir pour se sentir aimĂ©? Rien ne remplace le geste mĂȘme pas le cadeau, rien ne remplace l'amour mĂȘme pas le geste. En fait j viens pour un crĂ©dit J'voudrais vous emprunter jusqu'Ă  la fin d'ma vie Un peu de bonheur dans le malheur, Si t'as pas de coeur va voir ailleurs. Tu peux marcher sur mon coeur car mon coeur est Ă  tes pieds. L'amour ne m'a pas rendu aveugle, mais sĂ»rement tres myope Il ne suffit pas d'avoir la bonne porte il faut la bonne clef. Tu me reproches d'avoir fait des errreurs, c'est vrai je t'inclus dedans. La vie est belle il faut y croire afin qu elle s illumine. J'ai longtemps cru que haĂŻre me rendrait plus fort, J'ai foncĂ© sans faillir dans une guerre ou m'attendait la mort. Lui, a des rĂȘves mais Elle les rĂ©alise, Lui, c'est sa souffrance qu'il traine, Elle c'est ce qu'elle vit. Cupidon devrait troquer ses flĂ©ches par un marteau piqueur, Pour tous ces hommes qui n'ont pas d'amour dans leur coeur. J'ai appris Ă  te connaitre, j'apprends Ă  t'oublier, Parole d'un homme au coeur fusillĂ©. Dur d'avancer a 2 quand l'un bloque sur l'passĂ© Mon coeur c'est pas la place du marchĂ©, Prend pas mon estime pour un canapĂ©. Si un ange t'ouvre ses ailes, ne lui ferme pas ton coeur. Si l'amour est cet objet qu'on appelle cadenas, Toi t'as avalĂ© la clĂ© et sans toi je fais quoi. J'ai enterrĂ© mon coeur dans le ciment et dit Ă  une fille alors si tu m'aime fais le dans le silence Les sentiments se prennent des murs, tellement il fait noir dans les coeurs. T'as mis 6 mois pour la gĂ©rer, elle te serrait la main, t'avais du mal a l'embrasser. Tu l'as lĂąchĂ©e, tu t'disais " Nan trop coincĂ©e !" Bouffon, cette fille la fallait l'Ă©pouser.. Illusion On marche avec toi tant que ça marche pour toi, Mais si tu tombes, rappelle toi qu'on n'se connait pas. Je me rappelle de ce jour ou j'ai dis qui m'aime me suive, Depuis j'attends toujours mĂȘme si personne n'arrive. L'amour, un sentiment sortit des Ă©gouts, Dans ma vie, les femmes changeaient de nom mais avaient toutes le mĂȘme gout. J'ai apris que l'amitiĂ© et un couteau qui dans le dos ce plante doucement. J'ai fais de l'Homme, l'ennemi de mon destin, parce que le jour ou je s'rai son meilleur il me traitera de chien Quand t`es p`tit, tu crois que les potes c`est pour la vie, Et puis arrive le jour oĂč tu te retrouves seul dans le puit. J'n'ai confiance qu'en mes ennemis, parce que les ennemis changent pas. Quand mon coeur mendie d'l'amour, mec, ma main rĂ©clame une arme. Elle est belle mais bien faible, la rose qui n'a pas d'Ă©pines, Surtout si elle pousse et grandit parmi les orties. J'me fie qu'Ă  mes songes et ma vision, Car l'ĂȘtre humain vie d'eau fraiche, de mensonge et de trahison. Ceux qui t'ont plantĂ© sont les premiers Ă  t'dire tu saigne du dos On s'connait pas, qu'importe, j'ouvre mon coeur, me ferme pas ta porte. On croit voir passer un ange mais c'est l'enfer qui nous tente C'est un pour tous et tous pour les intĂ©ret, plus tu leur donne plus tu leur dois, Ils s'contentent de rien, ça mange ta main et ça s'plaind. On m'a tellement vendu de rĂȘves que j'me lĂšve mĂȘme plus. Quand le mensonge prend l'ascenceur, la vĂ©ritĂ© prend l'escalier, elle met plus de temps mais elle finit toujours par arriver ! Trop n'ont rien Ă  dire de terrible et pourtant sont bavards, Reste avare de tes rimes si tes compĂ©tences restent Ă  voir. Au CollĂšge de la vie, Ils jouent les profs d'histoires, Et abreuvent notre quotidien, de milles sornettes illusoires. Injustice Te sens tu fort quand tu insultes ou parles mal Ă  celle qui t'a portĂ© pendant 9 mois Combien de bleus sur ses bras, car quand on aime on n'compte pas. Je suis la somme de mes dĂ©fauts, la diffĂ©rence de mes qualitĂ©s, Je sais que le rĂ©sultat est loin d'ĂȘtre une Ă©galitĂ©. Justice La roue, elle tourne mĂȘme si elle est voilĂ©e, Et t'inquiĂ©tes pas, un jour la vĂ©ritĂ© sera dĂ©voilĂ©e. Je prĂ©fĂšre jeĂ»ner avec les corbeaux que picorer avec les Mister You L'Ă©tau se ressert LibertĂ© Ô libertĂ©e, ma chere amie, ta prĂ©sence est abstraite, Vu qu'c'est dans ma tete que j'ai appris Ă  t'connaitre. DĂźtes-leur qu'les vrais c'est ceux qui savent dire "non", Qu'les vrais c'est ceux qui restent eux-mĂȘmes et qui n'suivent pas les moutons. Avant on marquĂ© les esclaves Nous sommes devenues esclaves des marques Si tu te coupes de tes racines, tu vas finir par faner. J'suis peut-etre pas trĂšs intĂ©ligent, Mais j'prĂ©fĂšre courir a ma perte que galoper dĂšriere les gens. Humain Il est plus facile qu un homme de faire perdre l honneur d'une femme un seul geste de travers et le monde entier la condamne. L'homme est capable du meilleur comme du pire, De sourire ou bien de faire souffrir. Un jour on m'a dit vouloir comprendre les humains, C'est comme vouloir stopper les vagues avec ses mains. C'est les grandes batailles qui font les grands hommes. Respect Ma soeur, ne soit pas comme la lune que tout le monde peut observer,soit plutĂŽt comme le soleil qui oblige a baisser les yeux quand on le regarde ! Pourquoi baisser les bras si tu peux lever la tĂȘte. - Sultan Sois fier de c'que t'es Sagesse On apprend plus en la fermant qu'en affirmant, idiot, si je ne dis rien c'est que je gagne du temps en Kery James Le respect du silence Et des remords de la racine s'Ă©leve un arbre, Et de l'arbre pousse des fleurs dĂ©licates qui viennent caresser le marbre. La patience est un arbre dont les racines sont amĂšres et l'fruit doux. Pas besoin de grand-chose pour ĂȘtre heureux car le bonheur est dans les choses simples. Il n'est jamais trop tard pour bien faire, Ceux qui ont peur d'Ă©chouer n'osent rien faire Tu connaitras jamais la fin de l'histoire, Si tu fais demi-tour Ă  deux minutes de la victoire. L'orgueil est le cerceuil de la modestie. La vĂ©ritĂ© c'est un putain d'cauchemard pour ceux qui rĂȘvent La vie un livre dont ont doit tourner les pages Assagi par le temps et les peines, J'ai rĂ©alisĂ© qu'il vallait mieux canaliser sa haine. Ce qui ne tue pas nous rends beaucoup plus fort, Alors pour ĂȘtre invincible on se mutilera le corps. Evite les mauvais delires les mauvais gens, evite les mauvaises compagnies qui procurent les mauvais sang. Emprunte le bon chemin celui qui mĂšne au bien, c'est la mes seuls conseils pour te sortir du chagrin. Vaincra la vĂ©ritĂ© et ceux mĂȘme si tu la dĂ©forme Tu peux souffrir sans venir de la banlieue partout tu peux lire le mĂȘme manque d'amour dans les yeux et a chacun son ghetto, chacun porte son fardeau tu peaux grandir a l'air libre mais comme derrĂšre les barreaux'' C'est dans le crane que l'on planque notre artilleries, La seule arme que l'on a est dans l'mental. Faut qu'tu marches droit , mĂȘme si l'chemin est Ă©troit , MĂȘme si en toi personne ne croit. On peut pas tout plaquer a chaque fois qu'nos reves se brisent, faut savoir garder son sang froid meme en temps de crise. Les conseils que tu donnes force-toi Ă  les suivre, Si tu veux qu'on te prenne au sĂ©rieux Ă  l'avenir. On s'doit d'etre mature, construire l'avenir en s'rapplant d'nos ratures. MalgrĂ© toutes les difficultĂ©s, j'ai refusĂ© de souffrir, La vie m'a appris que mĂȘme la misĂšre savait sourire. Mon message est une bouteille Ă  la mer Ă©chouĂ©e sur une terre oĂč les hommes ne savent pas lire mes frĂšres. Apprend Ă  obĂ©ir avant de donner des ordres petit, le vrai ne dit pas ce qu'il fait, le faux ne fait pas ce qu'il dit. Tristesse Le silence de la douleur est parfois bien plus fort que le bruit de la rage. Frangin j'suis navrĂ© j'noie mon chagrin, mais il sait nager On dit que la pluie est toujours suivi d'un ciel bleutĂ© Donc j'pense a la chance des gens qui peuvent pleurer EloignĂ© de toi, ca m'a fait du chagrin Comme une poignĂ©e de sable dont j'ai pleurĂ© chaque grain. Quand l'passĂ© blesse C'est vers l'oubli qu'j'rĂȘve d'immigrer. N'ais pas honte de pleurer si tu vies tristemment, Car les pleurs sont la lessive des sentiments Mes cicatrices sont comme mes larmes, Trop d'fiertĂ© pour que j'te les montre, mĂȘme quand j'ai mal. Vengeance T'as jouĂ© avec ses sentiments, tu vas tomber sur une grosse **** dans peu de temps, Et ouais mon pote le retour de flamme n'oublie personne. Confonds pas gentillesse et faiblesse. Tu vois la paille dans l'oeil de ton voisin, Mais tu ne vois pas la poutre qui encombre le tiens. La vengeance est un plat qui s'mange froid, Tellement froid que parfois, on s'en gele les doigts. Nos apparences ne sont pas toujours le reflet de ce que contiennent nos cƓurs et c'est ce qui importe. Si tout est critiquable, commence par l'autocritique Si il t'arrive quelque chose, Sois pas Ă©tonnĂ©, c'est que tu l'as provoquĂ©. Elle s'retrouve seule Ă  pleurer sur son sort, J'peux rien y faire, on s'retrouve tell'ment seul face Ă  ses torts. Si le tout puissant est amour, pourquoi sa parole divise? Moi j'vise pas les etoiles, J'leurs tirent dessus pour qu'elles tombent Ă  mes pieds Divers La vie est un jeu d'Ă©chec mais Ă  la fin, Le roi & le pion finissent dans la meme boite. Sois intelligent et cogite avant de t'enclencher, Parle pas trop avec les con, ça pourrait les instruire. Si j'vois mes rĂȘves s'envoler, J'les rattraperais en jet privĂ©. Pour que ma bonne Ă©toile s'Ă©teigne faudrait qu'elle commence par briller. Promet pas la lune si t'as pas la fusĂ©e, usĂ©e d'se sentir dĂ©sabusĂ© A force de vouloir etre comme tout le monde, Peu sont quelqun en fin de compte. Une Peau d'Ane, princesse le jour, esclave la nuit, Mais les escarpins sont maudits, ils ramĂšnent Cendrillon vers son taudis. C'est le jeux de l'illusion que vous appellez dĂ©mocratie Quand mon verre et vide jle plain,quand mon verre est plien je le vide Si la vie Ă©tait un test de matĂ©matique tu aurais zero, Pour ne pas avoir sur calculĂ© l'identitĂ© remarquable que je suis. Fiers, on s'excuse avec des actes, pas avec des Nakk CoincĂ© dans ce monde
ChoyĂ©epar son maire, la police municipale niçoise, exprime son mal-ĂȘtre dans un tract anonyme qui circule en ville et sur les rĂ©seaux sociaux. Les agents dĂ©noncent l'obligation qui leur est faite de travailler un demi-samedi supplĂ©mentaire toutes les six semaines. C’est un message «envoyĂ© comme une bouteille Ă  la mer».

Je fais souvent ce rĂȘve Ă©trange et pĂ©nĂ©trant d’une femme inconnue, et que j’aime et qui m’aime, et qui n’est, chaque fois, ni tout Ă  fait la mĂȘme ni tout Ă  fait une autre, et m’aime et me comprend. 
 Est-elle brune, blonde ou rousse ? Je l’ignore. Son nom ? Je me souviens qu’il est doux et sonore comme ceux des aimĂ©s que la Vie exila. Son regard est pareil au regard des statues, et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a l’inflexion des voix chĂšres qui se sont tues. 1La voix est le plus vieil instrument jamais pratiquĂ© par l’homme; instrument qui nous plonge fondamentalement au cƓur de l’originaire et des modalitĂ©s archaĂŻques de l’identitĂ©. Rien d’étonnant Ă  ce que, sur le plan phylogĂ©nĂ©tique, les psychologues comme les anthropologues continuent de s’y intĂ©resser. Ainsi, dans une rĂ©cente recherche [1], une Ă©quipe de psychologues de l’UniversitĂ© Duke de Durham États-Unis s’est attachĂ©e Ă  dĂ©montrer l’hypothĂšse que les douze degrĂ©s chromatiques intervalles de demi-tons de la musique toutes musiques confondues du classique aux musiques orientales, en passant par le jazz, et le rock sont nĂ©s des formants [2] du spectre de la voix parlĂ©e qui dĂ©terminent la comprĂ©hension des voyelles distinctes, et d’en conclure que si les musiques du monde jonglent avec ces briques Ă©lĂ©mentaires » de la musique, c’est parce qu’elles nous parviennent du fonds des Ăąges de la voix. De mĂȘme si l’on peut envisager avec A. Leroi-Gourhan que les palĂ©anthropiens chantaient certainement », et se figurer que ce qui sous-tendait leurs exercices vocaux [Ă©tait] plus l’expression de sentiments que la formulation d’idĂ©es complexes [3] » A. Leroi-Gourhan, 1964, il faut bien voir que s’il y a eu la possibilitĂ© du langage, ce ne fut qu’à partir du moment oĂč la prĂ©histoire a livrĂ© des outils, puisque outils et langage sont liĂ©s neurologiquement et puisque l’un et l’autre sont indissociables dans la structure sociale de l’humanitĂ© [4]. » A. Leroi-Gourhan, 1964 Plusieurs auteurs B. de Boysson-Bardies, C. Trevarthen, P. HallĂ© reprennent cette hypothĂšse que la voix ait fait partie de la premiĂšre performance musicale créée par l’espĂšce humaine [5] » Trevarthen C., 2005 en faisant le lien, sur le plan ontogĂ©nĂ©tique, avec la sensibilitĂ© prĂ©coce des nourrissons Ă  la musicalitĂ© de leur langue maternelle principalement Ă  la prosodie [6] . SensibilitĂ© Ă  l’origine des premiĂšres discriminations des Ă©lĂ©ments prĂ©sents au sein du flot de parole les environnant, et des premiĂšres expĂ©riences d’échange et de communication. ENTRE CROYANCES POPULAIRES ET ÉSOTÉRISME PÉDAGOGIQUE L’ART DU CHANT2Que ce soit dans un quotidien artistique lors de rĂ©pĂ©titions, de sĂ©ances de maquillage, d’attente dans les loges et de fĂ©brilitĂ© dans les coulisses juste avant l’entrĂ©e en scĂšne comme dans l’intimitĂ© du travail entre collĂšgues chanteurs et acteurs, avec les chefs d’orchestres et de chƓurs, les metteurs en scĂšnes, avec les professeurs et chefs de chants, ou Ă  travers une expĂ©rience de psychanalyste et de psychologue en psychiatrie auprĂšs de patients adolescents et adultes notamment dans de le cadre d’ateliers Ă  mĂ©diation, les diverses expĂ©riences du corps et de la voix comme mĂ©dium artistique ou thĂ©rapeutique ne cessent de venir interroger ce champ immensĂ©ment variĂ© et, chaque fois, singuliĂšrement renouvelĂ©, des formes et dĂ©formations du vivant, au travers de ses inventions psychiques [7] » P. FĂ©dida, 2004. 3Ainsi, depuis une dizaine d’annĂ©es, force est de constater l’extraordinaire engouement pour le chant et l’essor formidable de la pratique vocale amateur sous toutes ses formes cours de chant individuel, stages de dĂ©veloppement personnel, coaching vocal, acadĂ©mies tĂ©lĂ©visuelles, floraison extraordinaire de chorales amateurs toujours plus nombreuses, succĂšs populaires de films sur ce sujet etc.. Pourtant dans l’imagerie populaire une croyance reste tenace. Dans ce monde il y aurait deux sortes de voix. Celles ordinaires, certes parfois belles et sonores, mais le plus souvent quelconques, ternes et qui ne portent pas, et celles qui forcent notre admiration par leur timbre et Ă  leur agilitĂ© celles des chanteurs professionnels, qui par leur travail initiatique de la vocalise, sous l’Ɠil, ou plutĂŽt l’oreille attentive du maĂźtre de musique, n’auraient fait que dĂ©velopper les qualitĂ©s, notamment de justesse, du bel organe dont ils auraient Ă©tĂ© dotĂ© Ă  la naissance. La voix serait ainsi un don; d’aucuns seraient douĂ©s d’une voix juste et gracieuse, d’autres pas, sans espoir de changer ce dont la nature les aurait dĂ©finitivement dotĂ©s. C’est bien Ă©videmment ignorer la dimension essentielle qu’évoque A. Leroi-Gourhan, et qui est Ă©vidente pour tout autre instrument la voix est un outil. Il est vrai, comme le souligne C. Fournier, que l’outil vocal nous est livrĂ© clĂ© en main Ă  la naissance alors que la pratique d’un instrument dĂ©bute dans une dĂ©marche
 de construction de l’outil monter les cordes d’un violon, accorder un piano, tendre l’archet [8]  » C. Fournier, 1997. On peut ainsi comprendre pourquoi dĂ©velopper sa voix ou celle d’un autre puisse ĂȘtre une expĂ©rience intime se vivant, s’improvisant mĂȘme, souvent audelĂ  de tout discernement, et toujours par coups de cƓur, et que dans la mesure oĂč l’objectif ultime est de laisser libre cours Ă  la sensibilitĂ© de l’individu, Ă  sa crĂ©ativitĂ©, on oublie, ou plutĂŽt, on s’autorise Ă  ignorer l’outil. » DĂšs lors, le phĂ©nomĂšne vocal dans son approche descriptive se confond avec l’impression sensorielle, l’enseignement devient image
 et dans la foulĂ©e, l’amalgame s’opĂšre entre l’idĂ©al musical et l’idole du disque qui le symbolise [9] » C. Fournier, 1999. 4DĂšs le dĂ©but des annĂ©es 1920, les nombreuses publications consacrĂ©es au chant fondent leurs explications du mĂ©canisme vocal, soit sur l’expĂ©rience subjective de l’artiste lyrique, soit sur les recherches de l’homme de science. Les auteurs appliquent alors au chant les rĂ©centes dĂ©couvertes de la mĂ©decine, de la phonĂ©tique et de l’orthophonie, dans l’espoir de rĂ©volutionner la connaissance de la technique vocale. À partir des annĂ©es 40, la plupart des Ă©crits destinĂ©s aux chanteurs et aux enseignants proposent des descriptions des aspects physiques du chant, destinĂ©es Ă  Ă©tayer des prĂ©ceptes issus de l’expĂ©rience des interprĂštes. Cependant, aujourd’hui encore, dans le milieu professionnel [10], et malgrĂ© la dĂ©sormais large diffusion de publications sur l’anatomie et le fonctionnement vocal, technique vocale et rĂ©alitĂ© anatomique continuent bien souvent Ă  se jauger de loin, perpĂ©tuant cette aura de mystĂšre, voire d’ésotĂ©risme, propre Ă  l’idĂ©al du bel canto, du beau chant. Il est vrai qu’en matiĂšre de voix, et en particulier de voix chantĂ©e, la notion du beau » vocal est bien difficile Ă  cerner. MĂȘme en chant, le terme de bel canto est devenu un mot de passe du 20e siĂšcle qui se manifeste sous la forme de terminologies contradictoires jalonnĂ©es de revendications, de possessivitĂ©s, des plus suspectes. Cela est dĂ» Ă  l’impossibilitĂ© de dĂ©finir le terme au-delĂ  de son acception littĂ©rale beau chant [11] » R. Miller, 1986. Lorsque Kant, s’opposant Ă  l’idĂ©e platonicienne selon laquelle le Beau, le Vrai et le Bien seraient indissociables, envisage pour sa part que le beau n’est pas un concept transcendant mais un produit de notre imagination, se substitue Ă  l’idĂ©e d’une harmonie objective des proportions celle d’une harmonie subjective, l’imagination jouant librement avec la raison pour devenir le sentiment du beau. C’est le philosophe A. Baumgarten au 18e siĂšcle qui forgera Ă  proprement parler la notion d’esthĂ©tique en mettant Ă  jour ce qu’aujourd’hui l’on pourrait appeler une dimension cognitive du Beau, en concevant l’esthĂ©tique comme une science reliant le Beau, l’Art, et l’expĂ©rience sensible, dans une poĂ©tique universelle. Aujourd’hui les neurosciences s’intĂ©ressent beaucoup Ă  la maniĂšre dont la sensibilitĂ©, les sentiments, les Ă©motions colorent notre perception du beau. Et en constatant que, lorsque nous observons un tableau une scĂšne ou un visage que nous trouvons beaux, certaines aires du circuit cĂ©rĂ©bral de la rĂ©compense responsable du plaisir et de la dĂ©pendance aux drogues s’activent, elles fournissent un nouvel Ă©lĂ©ment aux tenants de la beautĂ© subjective. Ceci rejoint la notion d’esthĂ©tique vocale. En effet, comme le souligne le pĂ©dagogue R. Miller il est typique de voir les chanteurs se prĂ©occuper surtout de l’effet produit en reprĂ©sentation du rĂ©sultat esthĂ©tique, et n’accorder que peu d’attention aux facteurs physiques et acoustiques de l’émission sonore. Or, toute technique vocale repose sur des postulats dĂ©finissant le rĂŽle jouĂ© par les Ă©lĂ©ments physiques dans la production du son. Les diffĂ©rentes opinions qui se font jour sont liĂ©es non seulement Ă  des prĂ©fĂ©rences d’ordre esthĂ©tiques, mais aussi aux principes physiques les mieux appropriĂ©s Ă  la production sonore recherchĂ©e. » Ainsi, pour R. Miller, l’efficacitĂ© phonatoire d’une technique de chant doit se mesurer Ă  la maniĂšre dont elle permet de se rapprocher au plus prĂšs d’un rĂ©sultat esthĂ©tique prĂ©vu, au prix d’un moindre effort. » Et de noter combien la libertĂ© du fonctionnement vocal est en gĂ©nĂ©ral considĂ©rĂ©e comme une importante composante du plaisir procurĂ© par un son chantĂ©. » Le plus haut degrĂ© de libertĂ© physique constituant sans doute l’un des plus fidĂšles critĂšres de jugement esthĂ©tique de la voix chantĂ©e [12]. » R. Miller, 1986 PRINCIPES FONCTIONNELS DE LA PHONATION 5Cependant, ceci se complique si nous envisageons par ailleurs cette vĂ©ritĂ© pour tout chanteur, ou amateur de chant, qu’en matiĂšre de voix chantĂ©e, beau n’est pas synonyme de fonctionnel », les arcanes intrapsychiques de l’esthĂ©tique brouillant Ă  souhait les pistes de la physiologie, et de l’harmonie vocale idĂ©ale. D’autant que cette idĂ©e de libertĂ© fonctionnelle » n’est pas aussi Ă©vidente qu’il peut y paraĂźtre dans le projet de pĂ©dagogie systĂ©matique » de R. Miller. Car, si les donnĂ©es issues de la physiologie vocale nous montrent que l’efficacitĂ© phonatoire repose bien sur l’apparence d’une voix libĂ©rĂ©e », les mĂȘmes Ă©lĂ©ments physiologiques nous apprennent aussi que la bonne » phonation est le fruit de la meilleure pondĂ©ration possible d’un systĂšme hypercomplexe fait de rĂ©sistances, d’antagonismes, et de tensions pneumophonatoires, bref d’un conflit permanent l’ac cord phonorĂ©sonantiel. En effet, l’appareil vocal, ou systĂšme phonatoire, est conditionnĂ© par la mise en synergie de trois Ă©lĂ©ments fondamentaux. Tout d’abord la soufflerie », constituĂ©e d’une part par le rĂ©servoir d’air des poumons actionnĂ©s par les muscles thoraciques et abdominaux, et d’autre part d’un canal la trachĂ©e artĂšre conduisant l’air aux cordes vocales. Ensuite le vibrateur » sur un larynx fermĂ©, les cordes vocales vont fonctionner un peu comme les lĂšvres lorsque l’on siffle pressĂ©es l’une contre l’autre, en soufflant de l’air Ă  travers, l’écartement laisse passer un peu d’air, puis les lĂšvres se referment. Enfin, il faut envisager les rĂŽles respectifs des rĂ©sonateurs » pharynx, bouche, fosses nasales
 et du systĂšme articulateur » composĂ© principalement de la langue, des dents, des lĂšvres, de la mandibule et du voile du palais. Mises en vibration par une compression sous-glottique de l’air sous l’action de la musculature respiratoire tandis qu’elles sont en adduction et en tension, les cordes vocales, au moment oĂč la rĂ©sistance glottique est vaincue par la colonne d’air, s’écartent, ce qui permet Ă  l’air de s’écouler Ă  travers la glotte, et rĂ©duit ainsi la pression sous-glottique. Les cordes vocales se referment ensuite sous l’influence d’un triple effet d’élasticitĂ© propre, de rĂ©tro-aspiration mĂ©canique, et de la contrainte due Ă  la pression extĂ©rieure qui rĂ©tablit la rĂ©sistance glottique et la pression sous-glottique. Lors de l’extĂ©riorisation de la voix, les phĂ©nomĂšnes de rĂ©sonance prennent le relais des forces aĂ©rodynamiques jusqu’ici Ă  l’Ɠuvre. Les forces exercĂ©es prĂ©sentes de part et d’autre des cordes vocales, c’est-Ă -dire les pressions sous et sus-glottiques, doivent se contrebalancer afin d’éviter un travail laryngĂ© excessif et converger vers un Ă©quilibre de leur valeur l’ac cord pneumophonique , en acceptant la contrainte » que la pression extĂ©rieure fait subir au cordes vocales, ce que R. Husson appelle l’impĂ©dance ramenĂ©e [13] ». Cette impĂ©dance signifiant en Ă©lectricitĂ© rĂ©sistance qui joue un rĂŽle important dans la couverture du son chantĂ©, est donc essentielle pour la stabilitĂ© » et la protection » R. Husson, 1960 du larynx qui vibre ainsi quasiment dans une sensation d’apesanteur. Ainsi, tant qu’une pression sous-glottique est maintenue, un mouvement cyclique d’oscillation des cordes vocales se produit. Le larynx devient alors gĂ©nĂ©rateur d’ondes acoustiques, parcourant le conduit vocal et les diffĂ©rentes cavitĂ©s de rĂ©sonance, qui deviendront voix au sortir des lĂšvres. C’est ce que l’on appelle l’excitation glottique du conduit vocal. 6Une voix chantĂ©e saine et en sĂ©curitĂ© est une voix qui repose sur une harmonisation phonatoire dĂ©licate, dans un ensemble musculaire tensionnel et conflictuel complexe. C’est Ă  la condition d’un contrĂŽle diffĂ©rentiel plutĂŽt que d’une uniformisation de leur action commune, ainsi que d’une pondĂ©ration harmonieuse et souple de cette dynamique musculaire, que pourra naĂźtre le fameux vibrato qui s’entend comme une qualitĂ© de la voix, signe acoustique essentiel qui guide le chanteur. On le voit c’est donc au prix d’un accordage d’une certaine conflictualitĂ© corporelle que l’on pourra alors entendre une voix bien posĂ©e, ce terme Ă©voquant une stabilitĂ© rassurante, pouvant porter ou projeter j’aurai l’occasion d’y revenir en harmonie. 7Comment alors ne pas penser aux rĂ©sonances intrapsychiques de cet accordage et de cette harmonisation ? Au traces et impressions sensorielles laissĂ©es par ces premiers Ă©changes qui, si originaires qu’ils soient, sont porteurs d’une quĂȘte d’harmonie spontanĂ©ment trouvĂ©e chez la mĂšre par l’expĂ©rience qui se forme avec elle durant la communication avec son enfant » ? À cet appel Ă  une voix complĂ©mentaire en vue d’un accord », d’une complĂ©mentaritĂ© », et de laquelle naĂźtra le sentiment de totalitĂ©, donc d’unitĂ© et le marquage d’une narrativitĂ© » pouvant ĂȘtre relancĂ© Ă  l’infini [14] » A. Green. 2005 ? Comment aussi ne pas envisager cette Harmonie, fille dans la lĂ©gende grecque d’ArĂšs dieu de la guerre, et d’Aphrodite dĂ©esse de l’amour nĂ©e des vagues de la mer, que Guy Rosolato envisage dans la musique comme le dĂ©ploiement d’»une succession de tensions et de dĂ©tentes, d’unissons et de divergences des parties qui s’étagent, s’opposent dans les accords, pour ensuite se rĂ©soudre en leur plus simple unité  toute la dramatisation des corps sĂ©parĂ©s et de leur rĂ©union que supporte l’harmonie [15]. »G. Rosolato, 1978 ? 8La voix a largement inspirĂ© les psychanalystes. Et somme toute c’est bien normal, tant le dispositif analytique est fondamentalement le cadre d’une rencontre singuliĂšre entre deux ĂȘtres parlants dans le rĂ©el de leurs corps; singularitĂ© reposant notamment sur cette prĂ©sence-absence » qu’offre la dissimulation de l’analyste au regard de son patient, et qui renforce d’autant plus sa prĂ©sence en tant que corps parlant lorsqu’il reçoit autant qu’il donne de la voix. Mais de quelle voix parle-t-on ? Celle du patient s’adressant Ă  son analyste ou qu’il peut Ă  certains moments s’entendre prononcer? Ou celle de l’analyste, tranchant parfois son mythique silence censĂ© border deux paroles, deux voix [16] » F. Meyer, 2000? Celle entendue toute proche, jusqu’aux impalpables frĂ©missements annonciateurs de la prise ou retenue de parole ? Ou celle, dans toute l’ampleur de sa rĂ©sonance, perçue en retour, en Ă©cho, aprĂšs rĂ©flexion sur le cadre acoustique du petit cabinet ? 9Si pour S. Freud le Moi originaire est d’abord un Moi corps », la psychanalyse a eu pourtant tendance Ă  avancer l’aspect dĂ©fensif de l’»agir », au dĂ©triment de son aspect moteur intĂ©gratif [17]. Et si S. Freud s’est vu souvent reprocher une vision trop biologiste ce n’est pourtant pas le moindre de ses apports et mĂȘme peut-ĂȘtre le plus fondamental et le plus original que de ne pas envisager de sĂ©paration entre le corps et la psychĂ©, et de proposer une thĂ©orie de la pulsion [18]. Mais la notion de pulsion, en tant que concept limite de la psychanalyse au point d’articulation Ă©nigmatique entre psychĂ© et soma se voit souvent encore remise en question et reste toujours aujourd’hui en discussion. Pourtant la psychanalyse est fondamentalement ancrĂ©e dans le langage, et, de fait, dans la phonation. La parole peut ainsi ĂȘtre envisagĂ©e comme un acte moteur, un geste phonatoire qui parle, et que de nombreux auteurs G. Rosolato, CastarĂšde, M. Mathieu, Y. Fonagy, M. Poizat
 ont articulĂ© au fantasme, en l’inscrivant comme tel dans l’évolution pulsionnelle [19]. En d’autres termes, la voix est beaucoup plus que la voix et nous fait interroger d’autres aspects qui lui sont liĂ©s la gymnastique de la bouche qui Ă©met, l’animation du visage qui parle, l’Ɠil qui s’éveille lors de tout dialogue [20]. »A. Green. 2005 10Ce qui frappe parfois Ă  la lecture de ces nombreux essais mĂ©tapsychologiques sur le phĂ©nomĂšne vocal, c’est bien souvent l’ambiguĂŻtĂ© avec laquelle ils donnent Ă  reprĂ©senter cet objet voix, entre les principales donnĂ©es issues du savoir scientifique, et certaines croyances quotidiennes implicites vĂ©hiculĂ©es dans les reprĂ©sentations profanes de la voix; croyances sĂ©duisantes qui infiltrent insidieusement l’interprĂ©tation, faisant souvent vaciller une intuition premiĂšre du lien indĂ©fectible et primaire de la voix avec l’originaire, pour glisser imperceptiblement vers les strates plus secondarisĂ©es peut-ĂȘtre plus rassurantes et moins vertigineuses d’une voix soutien de la parole et du mot. En effet, de par le crĂ©dit intrapsychique gĂ©nĂ©ralement fait Ă  l’appareil perceptif sensoriel, la voix, tant elle accompagne inconsciemment notre quotidien communicationnel, nous paraĂźt ĂȘtre Ă  tous une Ă©vidence ». Forts de cette Ă©vidence nous pensons facilement que la voix sort », qu’elle se projette », qu’elle peut se perdre » voire se casser », qu’elle monte » ou qu’elle descend », etc. De lĂ  Ă  penser, par exemple, cette fameuse perte » ou cassure » de la voix en terme de castration Ɠdipienne cela peut parfois mener Ă  cĂ©der trop facilement au psychomorphisme d’une voix Ă  laquelle nous pouvons ĂȘtre tentĂ©s d’attacher un nominalisme psychologique trop systĂ©matique, voire peut-ĂȘtre Ă  contresens, et basculer imperceptiblement du cĂŽtĂ© d’une certaine mythologie de la voix, faute d’une lisibilitĂ© suffisante de certaines de ses donnĂ©es fonctionnelles. À cet Ă©gard il y a bien des choses Ă  dire sur l’imagerie gĂ©nĂ©ralement vĂ©hiculĂ©e autour de la mue. LA MUE, UNE PERTE CASTRATION OU SÉPARATION ? 11Un trĂšs bel article de F. Marty sur ce sujet pourra peut-ĂȘtre Ă©clairer notre propos. En effet, si gĂ©nĂ©ralement la mue est interprĂ©tĂ©e en termes de perte » et de cassure » apportant la confirmation dĂ©finitive de l’impossible fusion avec le corps maternel
 signe indĂ©fectible de la castration [21] » F. Marty, 1996, il ne faudrait pas la confondre avec cette autre piste qu’énonce F. Marty quelques lignes plus loin, que l’opĂ©ration hormonale Ă  l’origine de la mue chez le garçon de façon plus sensible fait qu’il n’est plus cet ange, voix des dieux, il est un garçon en train de devenir
 un homme par le bas de sa voix et de son sexe
 Cette orientation de l’axe du corps donne Ă  l’enfant le sentiment de la honte d’avoir Ă  porter ces breloques pendantes alors qu’il y a peu il volait dans les airs [22]. »F. Marty, 1996 Le propos n’étant pas ici d’approfondir cette question prĂ©cise, nous mettrons juste en perspective quelques remarques, en guise d’illustration de nos prĂ©occupations Ă©pistĂ©miques. En premier lieu, si l’on fait retour sur l’origine Ă©tymologique du mot muer, on s’aperçoit que par sa racine grecque il se charge du sens de changer », se rĂ©pondre » amoibaios autant que d’ Ă©changer », et par la racine latine meare prend le sens d’ aller », de passer », avec certains Ă©largissements conduisant notamment Ă  migrare – changer de rĂ©sidence » –, commeare – circuler », permeare – pĂ©nĂ©trer » – , d’oĂč permĂ©abilis – qui peut ĂȘtre traversĂ© » –. En second lieu, physiologiquement parlant, la mue n’est en aucun cas une perte vocale mais au contraire un enrichissement, dans la mesure oĂč si le changement bruyant opĂ©rĂ© par la mue du garçon participe, certes, du chaos pubertaire, le garçon et l’homme qu’il deviendra n’auront pas perdu cette belle voix de tĂȘte, ou mĂ©canisme dit lĂ©ger [23], puisqu’elle pourra Ă  tout moment ĂȘtre sollicitĂ©e Ă  nouveau. À cet Ă©gard, il faut nuancer cet avis qu’»avec l’apparition de la mue, cette pĂ©riode [celle de l’indiffĂ©renciation vocale fille-garçon] va devenir paradis perdu [n’autorisant pas] de nouvelles capacitĂ©s, [l’enfant perdant] cette facultĂ© Ă  rejoindre la voix de sa mĂšre [24]. » F. Marty, 1996 De mĂȘme il faut relativiser cette idĂ©e que la mue du garçon est le signe indĂ©fectible de la castration [25]. » F. Marty, 1996 Si l’on remonte Ă  l’histoire du bel canto baroque, la tradition des castrats italiens du 18e siĂšcle nous enseignerait plutĂŽt l’inverse, Ă  savoir que la castration c’est ce qui empĂȘche la mue elle-mĂȘme. Ajoutons Ă  cela que comme le rappelle M. Poizat, le fait qu’il s’agisse d’un corps d’homme supportant une voix Ă©trangĂšre est secondaire [26]. » M. Poizat, 1998 En effet, les castrats se voyaient systĂ©matiquement confiĂ©s les grands rĂŽles d’opĂ©ra Ă©minemment virils CĂ©sar, Achille, XerxĂšs
, la hiĂ©rarchie des valeurs vocales de l’époque – la voix de castrat sur la plus haute marche – supplantant toute occupation de rĂ©alisme dramatique, notamment sexuel [27]. » M. Poizat, 1998 Cela pose ici la question de la voix et de l’identitaire. Car on peut aussi souvent lire que la voix soprano, haute », de tĂȘte », angĂ©lique », est la voix fĂ©minine » par excellence. Or avant la mue, garçon et fille chantant dans le mĂȘme registre vocal et dans les mĂȘmes bandes de frĂ©quence, sont qualifiĂ©s indistinctement de soprano. Ainsi, si, par une certaine lecture, l’on peut Ă  juste titre envisager que la mue cĂšle l’entrĂ©e dans le travail du pubertaire tel que le dĂ©finit P. Gutton, de la castration, de la culpabilitĂ© et de la diffĂ©renciation identitaire sexuelle, il n’en faut pas pour autant omettre de donner toute sa place sa prĂ©valence peut-ĂȘtre mĂȘme Ă  un autre registre interprĂ©tatif. À savoir qu’avant d’ĂȘtre la voix du fĂ©minin, le registre de soprano est originairement la voix de l’infantile, du temps premier de ces expĂ©riences trĂšs archaĂŻques contemporaines de l’édification du sujet
 de ce mĂ©canisme Ă©lĂ©mentaire, profondĂ©ment enracinĂ© dans notre ĂȘtre, insĂ©parable de notre chair [28] » M. de M’Uzan, 1972, temps de la prĂ©dominance du narcissisme, de la honte et de l’édification du tonus identitaire de base » permettant au sujet de se vivre dans sa complĂ©tude et dans son unicitĂ© [29]. » M. de M’uzan, 2005 Si le changement de registre, pour bruyant qu’il soit lors de la mue, peut renvoyer Ă  l’idĂ©e de la perte, ce n’est donc peut-ĂȘtre pas tant dans le registre de la perte castratrice que dans celui de la perte liĂ©e Ă  la sĂ©paration originaire. Suivant ce fil interprĂ©tatif on pourrait alors entendre combien la mobilisation de la voix de tĂȘte chez l’homme adulte [30] peut se charger de la rĂ©miniscence, de la reviviscence, de ces traces profondes et cachĂ©es issues des temps originaires rĂ©volus ayant trait aux modalitĂ©s archaĂŻques de l’identitĂ©, c’est-Ă -dire au destin du narcissisme et du deuil originaire. La perte de la voix d’ange correspondrait alors bien Ă  ce falto de Ă ngel chute de l’ange que la langue espagnole nomme aussi si joliment desangelado » dĂ©signant le fait d’ĂȘtre tristounet [31] ». 12Bien que plus discrĂšte et moins bruyante, la mue chez la fille mĂ©riterait une rĂ©flexion approfondie. Notons, simplement ici le phĂ©nomĂšne actuel d’homogĂ©nĂ©isation des tessitures vocales entre filles et garçons, particuliĂšrement questionnant. Tout professionnel de la voix travaillant avec des adolescents sait combien est problĂ©matique cette mue culturelle » conduisant les chanteuses de variĂ©tĂ© et Ă  fortiori leurs jeunes fans Ă  n’utiliser presque qu’exclusivement le registre de la voix de poitrine dans une bande de frĂ©quence commune Ă  la voix masculine, en oubliant comme les jeunes hommes et souvent peut-ĂȘtre plus jusqu’à la possibilitĂ© mĂȘme de l’utilisation du registre de tĂȘte pourtant physiologiquement le plus naturel pour elles au prix souvent de forçages vocaux et de dysphonies prĂ©occupantes. LA VOIX DE L’ANIMIQUE13Sans une certaine prise en compte de la nature physiologique de la phonation, le risque est alors de traiter la voix non plus comme un objet scientifique pouvant avoir un sens, mais comme un mythe » tel que R. Barthes a pu le dĂ©finir [32]. Et la mythologie de la voix est tenace, notamment celle autour du don, dĂ©jĂ  Ă©voquĂ©e, ou du hasard; les divi et divas aimant souvent Ă  dire combien la dĂ©couverte de leur voix et la dĂ©termination, de leur carriĂšre ne relĂšvent d’aucune logique si ce n’est celle, irrationnelle et mystĂ©rieuse de l’heureuse alchimie du don et du hasard. L’heureux hasard s’étant ainsi manifestĂ©, on pĂ©nĂštre alors dans un monde enchantĂ©. Une bonne fĂ©e a donnĂ© un coup de baguette magique et c’est l’aventure de Cendrillon
 Mais le chanteur sait que Cendrillon risque un jour de retrouver ses sabots [le maintenant], en permanence, sous la menace de perdre sa voix [33]. » J. Gourret, 1975 Ainsi, le chanteur peut-il se lever chaque matin en parlant de sa voix comme d’une autre personne qu’est ce qu’elle va encore me faire aujourd’hui ? . C’est que le champ de la croyance animiste est puissamment attachĂ© Ă  l’objet voix dans la reprĂ©sentation populaire comme chez les professionnels de la voix; animisme participant d’un certain Ă©sotĂ©risme encore largement prĂ©sent dans le discours commun autant que dans les cours de chant; animisme nous conduisant aux limites dĂ©licates de la dĂ©marche Ă©pistĂ©mologique avancĂ©e ici et que l’on pourrait, avec l’aide de P. FĂ©dida, rĂ©sumer ainsi d’un point de vue mĂ©tapsychologique il ne faut pas perdre de vue que toute biologie populaire, dĂ©rivĂ©e de l’animisme, compte au regard des reprĂ©sentations mises en Ɠuvre » par chacun, et que ce qui se dĂ©signe comme biologie populaire est indĂ©pendant de l’état culturel d’un savoir scientifique [34]. » P. FĂ©dida, 2004 Mais dans le mĂȘme temps, et dans un souci mĂ©thodologique, il ne nous faut pas perdre de vue non plus que si c’est en tirant les meilleures ressources des croyances animistes comme vĂ©ritables thĂ©ories du vivant, que Freud a su jeter les bases nouvelles d’une science mĂ©tapsychologique, c’est Ă  la condition d’une dĂ©santhropomorphisation de l’animisme et de la restitution, Ă  celui-ci, de son pouvoir thĂ©orique, que la mĂ©thode analogico-fantasmatique est valable [35]. » P. FĂ©dida, 2004. 14Nombreux sont les auteurs pour qui la moindre des suppositions qu’implique le corps 
. n’est que le reflet de son organisme [36] » J. Lacan. Mais si nous sommes prĂȘts Ă  admettre que le biologique [se situe] avant l’humain », ne faudrait-il pas reconnaĂźtre Ă©galement que le biologique envahissant, comme modĂšle, le psychisme humain est ce qu’il faut dĂ©crire [37]. » J. Laplanche, 1987 ? Voici donc Ă  quel niveau d’articulation se situe le dĂ©fi Ă©pistĂ©mologique. Par le recours au rĂ©el » de la phonation, il devient dĂšs lors nĂ©cessaire de s’installer aux marges de pratiques et de thĂ©ories spĂ©cifiques, en restant sensible aux rĂ©sonances analogiques de telle terminologie ou de telle expĂ©rience sensorielle pouvant d’un point de vue mĂ©tapsychologique se rĂ©vĂ©ler tantĂŽt opĂ©rationnelle tantĂŽt mĂ©taphorique, sans pour autant croire Ă  l’illusion de l’interdisciplinaritĂ© et aux Ă©changes spĂ©cieux de champs disciplinaires restant hĂ©tĂ©rogĂšnes. Éviter le piĂšge du psychocentrisme » dĂ©crit par S. FĂ©renczi dans Thalassa et faire le pari d’»écouter et d’interprĂ©ter avec des formes analogiques animales aussi Ă©loignĂ©es que possible des reprĂ©sentations conscientes du psychisme humain [38]. » P. FĂ©dida, tel est le tracĂ© d’une efficacitĂ© symbolique qu’il faut pouvoir mettre en Ɠuvre. 15Dans cette perspective, une proposition Ă©pistĂ©mique est intĂ©ressante. Comme nous le rappelle A. Green, alors que nous sommes habituĂ©s Ă  commencer par poser les bonnes questions pour trouver les rĂ©ponses qui leur correspondent, l’expĂ©rience psychanalytique nous oblige Ă  procĂ©der autrement. Soit Ă  devoir comprendre que nous avons d’abord affaire non Ă  des Ă©nigmes mais Ă  des rĂ©ponses avant toute question. Ces rĂ©ponses sont des solutions Ă  des questions que nous ne sommes pas capables de concevoir et dont la formulation Ă©chappe Ă  notre entendement [39]. » A. Green, 1985. Dans le sens de cette vision Ă©pistĂ©mique non pas de tuer chacune des disciplines, mais, au contraire, de les rendre nourriciĂšres [40] » E. Morin, 2002, quelles rĂ©ponses pourraient ainsi nous apporter un certain regard sur la physiologie de la phonation ? Pour amorcer une rĂ©ponse, il faut tenter un autre point de vue sur ces Ă©lĂ©ments-rĂ©ponses physiologiques, sans les ignorer, mais en s’appuyant d’une autre façon sur ce rĂ©el issu d’»une science oĂč nous n’avons pu progresser qu’en dĂ©coupant ce qui se prĂ©sentait globalement Ă  notre prise, mais pour le retrouver entier Ă  un moment ou Ă  un autre au dĂ©tour du chemin [41]. » A. Green, 2005 Plus avant, une description phoniatrique classique des diffĂ©rentes Ă©tapes du fonctionnement » de la mĂ©canique vocale a Ă©tĂ© proposĂ©e. Mais ces Ă©tapes, ou systĂšmes, sont dĂ©pendants les uns des autres, si bien que se livrer Ă  l’examen de l’un d’entre eux pris isolĂ©ment interdit momentanĂ©ment toute autre considĂ©ration importante [42]. » R. Miller, 1986 Dans ce cas, pourquoi ne pas partir d’une mise en forme diffĂ©rente des ces Ă©lĂ©ments, sous-tendue par une rĂ©flexion non pas seulement sur les aspects fonctionnels de ces Ă©tapes successives, mais aussi sur certaines qualitĂ©s transversales Ă  ces systĂšmes ? UN OBJET HYPERCOMPLEXE16La voix possĂšde certains des principes qu’E. Morin associe Ă  sa conception des systĂšmes complexes [43], et plus particuliĂšrement deux d’entres eux le principe dialogique et le principe de rĂ©cursion. Selon le principe dialogique les termes d’une relation complĂ©mentaire et antagoniste peuvent ĂȘtre rassemblĂ©s, permettant ainsi d’unir deux notions antagonistes, mais indissociables et indispensables pour comprendre une mĂȘme rĂ©alitĂ©. C’est une des caractĂ©ristiques de la mĂ©canique vocale que de fonctionner par mise en tension d’antagonismes musculaires principalement Ă  l’origine de sensations confuses voire paradoxales sur lesquelles je reviendrai plus loin. Le principe de rĂ©cursion, renvoie pour sa part Ă  l’idĂ©e de rĂ©troaction feed-back, et plus encore de boucle gĂ©nĂ©ratrice dans laquelle les produits et les effets sont eux-mĂȘmes producteurs et causes de ce qui les produit. Ce principe est doublement en jeu dans la phonation. D’une part dans le travail de l’accordage pneumo-phonique prĂ©cĂ©demment Ă©voquĂ©, mais aussi, et de façon tout aussi fondamentale, dans ce que l’on nomme le rĂ©tro-contrĂŽle auditif, ou feed-back, seul moyen d’auto-contrĂŽler sa phonation. Dans les conditions de communication ordinaire ce rĂ©tro-contrĂŽle semble avoir pour fonction essentielle d’assurer le contrĂŽle de la hauteur qui constitue l’intonation de la phrase, ce qui explique que les sujets atteints de surditĂ© totale aprĂšs acquisition du langage perdent trĂšs vite la maĂźtrise de leur intonation [44]. » N. Scotto Di Carlo, 1993 Il s’effectue grĂące Ă  deux vĂ©cus sensoriels diffĂ©rents les conductions solidiennes et aĂ©riennes, et l’ensemble des sensibilitĂ©s internes phonatoires [45] N. Scotto Di Carlo. La voix solidienne est celle perçue par le moyen de la conduction osseuse interne. Par opposition, les voix aĂ©riennes sont celles d’une part du chemin court de l’onde sonore allant au plus proche de la bouche Ă  l’oreille boucle audio-phonatoire courte, et d’autre part le chemin long du son faisant retour Ă  l’oreille, par conduction aĂ©rienne, aprĂšs avoir rencontrĂ© le cadre environnant et subi l’influence de son degrĂ© de rĂ©flexion et de diffusion boucle audio-phonatoire longue. Les sensibilitĂ©s internes phonatoires quant Ă  elles renvoient Ă  l’ensemble des impressions subjectives essentiellement de nature pallesthĂ©sique et kinesthĂ©sique que l’on peut ressentir de façon plus exacerbĂ©e en chantant, et Ă  l’origine de certaines illusions rĂ©sonantielles de poitrine et de tĂȘte. 17Ce dernier principe de rĂ©flexivitĂ© et de boucle est particuliĂšrement intĂ©ressant d’un point de vue psycho-dynamique. Dans le prolongement des travaux de F. Tustin, d’E. Bick et de D. Meltzer, G. Haag a particuliĂšrement travaillĂ© cette question Ă  travers ce qu’elle dĂ©crit comme l’exercice des boucles de retours ». Faisant le lien avec les diverses observations de mise en gestes ou images motrices arrondissement du bras, mouvements lancĂ©s [46] 
 et sonores, comme ce qui vient traduire quelque chose des retrouvailles avec ce fond de rebondissement » inhĂ©rent aux va-et-vient relationnels entre le bĂ©bĂ© et sa mĂšre, entre le self en Ă©mergence et l’objet [47] », G. Haag rappelle combien pour D. Meltzer, dans ce théùtre de la bouche,
 s’exerce non seulement des jonctions mains-bouche mais les vocalisations qu’il considĂšre comme un exercice fantasmatique
 exercice sonore de ces boucles de retours [48]. » G. Haag, 2004 18Outre ces deux premiĂšres qualitĂ©s fondamentales, on peut en distinguer encore trois particuliĂšrement Ă©vocatrices. 19La voix de l’énigme et du paradoxal le paradigme de la projection vocale Si, par sa thĂ©orisation de la portĂ©e intrapsychique des s ignifiants Ă©nigmatiques, J. Laplanche nous a Ă©clairĂ© sur les enjeux de l’énigme comme ressort de la sĂ©duction originaire, il faut bien voir que, comme l’écrit si justement CastarĂšde, la voix est Ă©nigme pour la pensĂ©e qui vient toujours trop tard pour la saisir et qu’en outre elle menace
 Ă©nigme pour le corps qui ne sait s’il la crĂ©e, la reçoit ou s’en dĂ©livre [49]. » CastarĂšde, 1987 20Le premier des paradoxes de la voix est qu’elle a ceci de remarquable qu’aucun des organes concernĂ©s dans sa description n’a pour fonction premiĂšre la phonation, et qu’ils sont tous prioritairement assujettis Ă  une tĂąche biologiquement vitale. Le larynx, situĂ© au carrefour des voies aĂ©riennes et digestives, sert de sphincter aux voies respiratoires. Le conduit pharyngobucconasal, quant Ă  lui est requis en premier lieu pour la mastication mais aussi pour la respiration. Et la soufflerie, Ă  travers les Ă©changes gazeux qu’elle permet, a pour fonction premiĂšre l’oxygĂ©nation du sang. Avec le phoniatre B. Amy de la BretĂšque, il paraĂźt ainsi aisĂ© de mesurer combien la voix de l’homme chantant ou parlant rĂ©sulte d’abord de la maniĂšre dont elle prend place dans son intimitĂ©. Le corps vocal est souvent envisagĂ© comme le vĂ©hicule de la voix, l’objet qui permet de la faire sortir au-devant de lui, d’en remplir l’espace extĂ©rieur, de toucher autrui. On le sollicite dans sa tonicitĂ©, son redressement, son expression
 Il est trop rarement considĂ©rĂ© comme le rĂ©ceptacle primordial oĂč le souffle s’unit Ă  la vibration intĂ©rieure », souffle directement liĂ© Ă  la façon dont la vie est apprĂ©hendĂ©e [50]. » B. Amy de la BretĂšque, 1997 Tout chanteur ou pĂ©dagogue de la voix peut vivre au quotidien que maĂźtriser son souffle, en modifier le rythme pour produire des sons est un dĂ©fi vis-Ă -vis de l’asservissement du corps aux impĂ©ratifs biologiques », et combien la charge Ă©motionnelle d’une telle quĂȘte est forte [51] » B. Amy de la BretĂšque, 2000. Parmi les nombreuses sensations paradoxales que l’on peut Ă©prouver, plusieurs pourraient illustrer notre propos. Mais, outre le fait que l’efficacitĂ© inspiratoire soit passive par dĂ©pressurisation, que le corps se dilate alors qu’il se vide de son air [52], ou encore l’idĂ©e bien connue des professeurs de chant du mouvement contraire [53], le paradoxe que tout effort pour pousser la voix au dehors, la projeter, est vain, mĂ©rite plus que tout autre un dĂ©veloppement. En Italie, un cĂ©lĂšbre adage nous dit que la voce non si spinge, si tira » la voix ne se pousse pas, elle se tire. Le terme de projection » trĂšs utilisĂ© en chant est pourtant des plus ambigus. En effet, en technique vocale, l’injonction de projeter la voix tire son origine de la volontĂ© naturelle de vouloir sortir sa voix, qu’elle porte, et de la faire entendre au plus grand nombre. Le problĂšme acoustique qui se pose au chanteur est que l’on ne peut envoyer le son ni dans un endroit ni dans un autre, que si la voix monte, ce n’est pas physiquement mais acoustiquement [54], de mĂȘme qu’on ne peut projeter Ă  droite ou Ă  gauche la sonoritĂ© d’un violon [55]. » J. Tarneaud, 1940 On ne peut parler que d’émergence du son, de laquelle s’ensuit un rayonnement [56] dans l’acoustique, qui vient se rĂ©flĂ©chir sur le cadre environnant. Le chanteur se trouve ainsi en permanence confrontĂ© Ă  cette injonction, si Ă©nigmatique sur le plan sensoriel et reprĂ©sentationnel, d’imaginer placer le son au niveau du point de rĂ©sonance idĂ©al – soulevĂ© [en face de soi] – et de l’aspirer ensuite. » J. Bonnardot, 2004 [57] Les maĂźtres du bel canto italien, pour imager cela, parlent alors soit de bere » boire ou d’»ingolare la voce » gober la voix. À partir d’une autre sensation, visant Ă  un rĂ©sultat phonatoire identique, les mĂȘmes pĂ©dagogues parlent aussi de vomitare la voce» vomir la voix. 21Que peut nous enseigner cette description ? Peut-ĂȘtre cette mĂȘme paradoxalitĂ© que P. FĂ©dida associe aux polaritĂ©s spatiales de rĂ©fĂ©rence du jeu [58] » P. FĂ©dida, 1978, Ă  savoir le haut et le bas, l’avant et l’arriĂšre, le proche et le lointain, le dedans et le dehors, qu’il faut penser comme autant d’»effectuations mĂ©taphoriques temporelles de l’espace
 la forme gestalt d’un jeu [ne valant] que sous le rapport Ă  l’acte gestuel
 formant, dĂ©formant, transformant [59]. » P. FĂ©dida, 1978 Jeu qui appartient au registre prĂ©symbolique, Ă  ce matĂ©riau inconnu qui fait les reprĂ©sentations-choses, Ă  michemin des choses et des reprĂ©sentations [60] » Donnet, 1991, et par lequel les premiĂšres formes architecturales de la symbolisation » G. Haag pourront venir s’étayer sur ces prĂ©formes corporelles, dĂ©rivĂ©es des organes des sens, ayant valeur de reprĂ©sentation imaginaire des limites, des enveloppes du moi, et qui se seront externalisĂ©es dans le cadre instituĂ© [61]. » Donnet, 1991 La paradoxalitĂ© propre au geste vocal, et au terme de projection du son, dans ses liens premiers avec le vĂ©cu du jeu de la bobine [62], ne rĂ©sonnerait-elle pas alors avec celle du jetĂ© au loin [63] » en tant qu’»acte physique qui se signifie du pouvoir de s’énoncer dans cette proposition phonĂ©matique le donnant Ă  entendre comme jouer de jouir
 l’orgasme du moi qu’évoque Winnicott [Ă©tant peut-ĂȘtre] justement tout Ă  fait connotatif de cette amplitude physique de l’acte du son [64] » P. FĂ©dida, 1978? Si oui, le paradoxal se proposera alors non plus par sa face pathogĂšne, modalitĂ© de la dĂ©liaison et du clivage, mais comme un mode du lien liant du legato et symbole de l’union impensable et ainsi acceptable de l’autre »; paradoxal au service d’un processus de maturation allant dans le sens de la continuitĂ© psychique, dans celui d’un adoucissement qui rend les ruptures plus acceptables
 [sans bloquer] l’élaboration harmonieuse des situations de rupture et de deuil [65] » R. Roussillon, 1991; paradoxal enfin qui, vu sous l’angle des mĂ©canismes premiers
, nous conduit directement sur le terrain de la biologie – un terrain ou certes nous hĂ©sitons toujours Ă  nous hasarder, quoique S. Freud nous ait clairement montrĂ© le chemin [66]. » M. De M’Uzan,1977 22On le voit, la projection vocale nous fait rĂ©flĂ©chir Ă  la question de la limite floue entre le dedans et le dehors, de mĂȘme que l’auto-contrĂŽle de la voix par les boucles audiophonatoires nous renvoyait prĂ©cĂ©demment Ă  la problĂ©matique du proche et du lointain. Cette pulsation » R. Roussillon qui s’établit entre l’intĂ©rieur et l’extĂ©rieur, forme l’essence mĂȘme du processus transitionnel et de l’espace potentiel tels que thĂ©orisĂ©s par Winnicott. Et, si l’on peut envisager que grĂące Ă  la perception, la matiĂšre psychique prend forme, [que] grĂące Ă  l’hallucination la matiĂšre perceptive prend vie, [et que] grĂące Ă  la motricitĂ© elle deviendra transformable », on pourra alors aussi apprĂ©hender la projection vocale dans ses rĂ©sonances avec l’expĂ©rience de cette externalisation originaire qui cherche au dehors l’objet dans lequel la matiĂšre psychique va pouvoir prendre vie et forme, se dĂ©condenser et se dĂ©ployer ainsi, se transformer, se transfigurer, [et butant] sur l’altĂ©ritĂ© de l’objet ou de l’espace dans lequel elle se transfĂšre, se rĂ©intĂ©rioriser alors et se replier dans l’espace interne [67]. » R. Roussillon, 1999 23Enfin, la projection ne serait pas sans convoquer sur la scĂšne intrapsychique l’origine mythique du jugement d’attribution
 confiant au bon et au mauvais, Ă  l’utile et au nuisible, la fonction de constituer le rapport d’un dedans et d’un dehors, d’un intĂ©rieur Ă  un extĂ©rieur, [par lequel] il s’agit
 d’introduire ou d’exclure
 de manger ou de vomir [68] » P. FĂ©dida, 1978 ingolare la voce ou vomitare la voce. Mais si tout cela paraĂźt trĂšs clair dans le mythe corporel qui assigne une origine Ă  l’affirmation et Ă  la nĂ©gation [69] » P. FĂ©dida, 1978, il n’en faudra pas perdre de vue la distinction entre introjection et incorporation. En effet, le passage dĂ©cisif de l’incorporation Ă  l’introjection est une problĂ©matique que les professeurs de chant rencontrent souvent, et sur laquelle butent nombre d’apprentis chanteurs; apprentis chanteurs, qu’avec M. Torok, l’on pourrait qualifier de cryptophores », tant sont prĂ©gnantes certaines traces laissĂ©es par certaines expĂ©riences originaires d’un vide de la bouche appelant en vain, pour se remplir, des paroles introjectives [70]. » M. Torok, 1987 Bere la voce renvoyant dĂšs lors Ă  ce caveau secret » au cƓur duquel s’est nichĂ© le deuil indicible »; cette crypte » couvrant » la honte attachĂ©e Ă  ce secret inavouable », introjecter redevient mettre en bouche, avaler, manger, incorporer; les mots de la bouche ne venant pas combler le vide du sujet
 l’objet honni Ă  son tour sera fĂ©calisĂ©, transformĂ© en vrai excrĂ©ment [71]. » M. Torok, 1987. On pourra alors comprendre le dĂ©sarroi, et l’impasse pĂ©dagogique dans laquelle les professeurs de chant se trouvent souvent. Car, cherchant la meilleure Ă©mergence possible de la gerbe harmonique idĂ©ale, de la meilleur sensation aperto-coperto ouvert-couvert, avec forces invocations d’images et de sensations telles que sentir une cathĂ©drale en bouche, une grotte
, le maĂźtre de chant convoque inĂ©vitablement la problĂ©matique si Ă©nigmatique en chant du dedans et du dehors; problĂ©matique qui renvoie l’apprenti chanteur Ă  ce travail intrapsychique du passage de l’incorporation Ă  l’introjection sans qu’il puisse Ă©viter cette Ă©tape commune Ă  tous c’est Ă  chier, j’ai une voix de merde ». 24Enfin, il est intĂ©ressant d’évoquer succinctement les observations et rĂ©flexions menĂ©es par l’équipe de recherche de S. Breton [72] Ă  propos des traditions rituelles et artistiques de certaines sociĂ©tĂ©s de la Nouvelle GuinĂ©e, rĂ©flexions qui apporteront un Ă©clairage supplĂ©mentaire sur cette topologie si Ă©nigmatique de la projection vocale. En effet, pour les populations du Golfe de Papouasie et Bassin du fleuve Sepik, de nombreuses manipulations rituelles et fabrications d’instruments le Rhombe [73] notamment renvoient Ă  autant de tentatives de maĂźtrise, d’harmonieux dosage, d’une donnĂ©e fondamentale pour ces cultures qui est que le corps humain est perçu comme masculin autant que fĂ©minin [74], et que concernant la question sociale de la hiĂ©rarchie entre ce masculin et ce fĂ©minin, la supĂ©rioritĂ© est donnĂ©e Ă  l’englobement ». L’homme est d’abord enveloppĂ© par le femme; il est un contenu. Il lui faut s’émanciper. [Mais dans le mĂȘme temps] ĂȘtre capable de porter l’autre en soi est pour lui une servitude, une limitation stĂ©rile
 une nĂ©gation du fondement mĂȘme de la cosmologie de ces sociĂ©tĂ©s
 qui voit dans la reproduction des corps et des formes sociales une tĂąche absolue. Tout l’effort
 consiste donc
 Ă  rĂ©vĂ©ler, grĂące aux rites et par des moyens plastiques, 
 qu’ĂȘtre contenant utĂ©rin est une capacitĂ© sociale Ă©minente de la masculinitĂ© [75]. » S. Breton, 2006 DiffĂ©rents systĂšmes visant Ă  mettre en scĂšne la transformation du contenu en contenant, Ă  mĂ©tamorphoser symboliquement le masculin en rĂ©ceptacle utĂ©rin », sont mis en Ɠuvre selon les rĂ©gions. À titre d’exemple, dans la rĂ©gion du Bassin du fleuve Sepik l’idĂ©e topologique est que le corps masculin est constituĂ© de protubĂ©rances, de crochets et de tubes, comme s’il aspirait Ă  percer son enveloppe, Ă  refuser son confinement, mais en mĂȘme temps toute saillie phallique tend Ă  ĂȘtre ravalĂ©e les crochets se referment les uns sur les autres et les tubes forment une boucle, de sorte que le corps semble soumis Ă  deux forces contraires, centrifuge et centripĂšte. Cela revient Ă  produire un contenu phallique douĂ© d’une capacitĂ© utĂ©rine [76]. » S. Breton, 2006 Ainsi trouve-t-on par exemple chez diverses population de la rĂ©gion du bas Sepik les Bun, les Angoran ou les Biwat, des statuettes reprĂ©sentant un corps masculin fonctionnant de façon androgyne en circuit fermĂ©, et chez lesquelles le pĂ©nis se transforme et se confond avec une trompe; l’organe phallique, de pĂ©nĂ©trant, devient organe d’absorption. Ce gommage de la distinction topologique, opĂ©rĂ© par ce raccordement de boucles tubulaires, entre ce qui sort et ce qui rentre, S. Breton le rapproche, pour ces cultures, de la cĂ©lĂšbre figure de Klein [77], dont la singuliĂšre et paradoxale topologie fait hĂ©siter sans relĂąche entre contenu et contenant, entre pĂ©nis et vagin, entre bouche et anus, entre homme et femme, tant l’homme dans ces populations de Nouvelle GuinĂ©e, soucieux de son infĂ©conditĂ© autant que menacĂ© dans sa chair, s’il cherche Ă  vomir la femme en lui, ne cesse pourtant jamais de vouloir secrĂštement l’imiter, de reprendre Ă  son profit sa capacitĂ© Ă  porter l’autre en soi [78]. » S. Breton, 2006 25Ces divers Ă©clairages sont particuliĂšrement intĂ©ressants quant Ă  cette notion de projection qui peut ĂȘtre pensĂ©e comme paradigmatique des correspondances psychodynamiques Ă©mergeant lorsque l’on fait, comme S. Freud [79], le pari de rendre compte de modĂšles psychiques en regard de modĂšles physiques ou physiologiques. Et, Ă  bien des Ă©gards l’on pourrait envisager que poussant plus loin l’idĂ©e de P. FĂ©dida, il n’y a pas ici mĂ©taphore, Ă  savoir crĂ©ation de sens, mais analogie, transfert direct d’un registre Ă  l’autre
 ce sont les mĂȘmes mots qui sont utilisĂ©s, les mĂȘme mĂ©canismes
 invoquĂ©s. Comme si
 le corps se muait en psychĂ© et la psychĂ© en corps [80]. » Pontalis, 1977 26 VOIX DE L’ANALOGIQUE 27Ceci nous conduit tout naturellement Ă  une deuxiĂšme qualitĂ© de la phonation son essence Ă©minemment analogique. En effet, d’un point de vu strictement physiologique, la complexitĂ© du fonctionnement phonatoire peut ĂȘtre dĂ©crite selon les trois propriĂ©tĂ©s inhĂ©rentes Ă  l’expĂ©rience sensorielle des Ă©changes analogiques tels que Stern les dĂ©crit Ă  propos de la perception amodale » du nourrisson et des possibilitĂ©s intrapsychiques de transfert intermodal. » Stern, 1989 S’appuyant, sur les nombreux travaux actuels tentant d’apprĂ©hender le vĂ©cu du nourrisson face aux incessantes expĂ©riences subjectives sensori-motrices, d’affectivitĂ©, d’états de conscience et d’états internes de motivation auxquelles il est soumis, Stern envisage le monde expĂ©rientiel prĂ©coce du nourrisson comme unifiĂ© et globalisĂ©. Faisant fondamentalement l’expĂ©rience d’une unitĂ© perceptive par laquelle il percevrait principalement les qualitĂ©s amodales provenant de n’importe quelle forme de comportements humains expressifs, le nourrisson aurait cette prĂ©disposition premiĂšre Ă  la combinaison d’expĂ©riences issues de champs aussi bien sensoriels et moteurs, que perceptifs et affectifs. Mettant Ă  part les affects catĂ©goriels traditionnellement envisagĂ©s colĂšre, joie, tristesse
, Stern propose de distinguer spĂ©cifiquement un domaine d’affectivitĂ© les affects de vitalitĂ© ». Cherchant Ă  mettre en Ă©vidence le rĂŽle prĂ©pondĂ©rant de la qualitĂ©, de la tonalitĂ©, ressentie lors de tout changement, les affects de vitalitĂ© seraient ces caractĂšres dynamiques, cinĂ©tiques des Ă©motions, qui distinguent l’animĂ© de l’inanimĂ©. Ils correspondent aux changements momentanĂ©s des Ă©tats Ă©motionnels dus aux processus organiques inhĂ©rents Ă  la vie [81]. » Stern, 1985 DĂ©veloppant l’idĂ©e qu’au-delĂ  de l’expĂ©rience du nourrisson, ces caractĂšres sont virtuellement prĂ©sents dans n’importe lequel de nos comportements, Stern propose alors qu’au sein de l’échange interpersonnel un accordage » puisse naĂźtre au dĂ©tour d’un frayage transmodal », transsensoriel » impliquant la transmutation de trois propriĂ©tĂ©s propres Ă  toute modalitĂ© de perception d’intensitĂ©, temporelle et de forme. Ceci correspond en tous points aux trois principaux paramĂštres intrinsĂšquement liĂ©s Ă  la dĂ©finition physique et acoustique de la voix. L’intensitĂ© tout d’abord. Celle-ci se dĂ©crit classiquement pour la voix en rapport avec la mesure des dĂ©cibels Ă©mis. Mais, nous l’avons vu, cette notion d’intensitĂ© n’est pas sans renvoyer Ă  la dimension tensionnelle, et conflictuelle, propre Ă  la mĂ©canique phonatoire. DeuxiĂšme paramĂštre, la frĂ©quence. La hauteur si ambiguĂ« d’un son est le rĂ©sultat d’un nombre un rythme d’oscillation produite par un objet vibrant les branches d’un diapason, les cordes ou anches d’un instrument, les cordes vocales pendant une unitĂ© de temps donnĂ©e mesurĂ©e en Hertz. Si, comme le propose Stern, le niveau d’intensitĂ© et le rythme paraissent bien ĂȘtre les caractĂšres perceptifs que le nourrisson est le plus capable de reprĂ©senter d’une façon modale, et ce, dĂšs la pĂ©riode la plus prĂ©coce du dĂ©veloppement [82] » Stern, 1985, il faut bien voir que tout aussi fondamentalement le socle de la phonation rĂ©side dans l’harmonieuse interaction de ces deux paramĂštres d’intensitĂ© et de temps frĂ©quence; la hauteur d’un son Ă©tant, pour l’essentiel, dĂ©pendant du subtil amĂ©nagement des pressions sous et sus-glottiques et de la tension auxquelles les cordes vocales sont soumises. Enfin, dernier paramĂštre le timbre, qui rĂ©sulte de la transformation et du modelage du son laryngĂ© par les cavitĂ©s de rĂ©sonance [83] » G. Cornut, 1983, en somme d’une mise en forme. En effet, la belle mĂ©canique pneumo-phonatoire ne serait rien sans cavitĂ©s de rĂ©sonance Ă  l’origine de ce que l’on appelle l’accord phonorĂ©sonantiel, se dĂ©veloppant dans l’espace sus-glottique. Cet Ă©tage correspond aux cavitĂ©s et reliefs situĂ©s au dessus des cordes vocales. Tout au long du conduit pharyngo-buccal l’onde acoustique Ă©mise au niveau de la glotte va se modifier et s’amplifier pour devenir le timbre. Cette amplification par les cavitĂ©s de rĂ©sonance supra-glottiques, dĂ©termine des zones de renforcement des harmoniques [84] zones appelĂ©es »formants ». Ce qu’il est important de retenir ici c’est que la dimension et la forme de ces cavitĂ©s de rĂ©sonance [85] influent tout particuliĂšrement sur la qualitĂ© du son Ă©mis, et par lĂ  sur le spectre » de la voix reprĂ©sentĂ© par la richesse en harmoniques. 28Outre ce constat des propriĂ©tĂ©s communes au geste vocal et Ă  l’accordage tel que le dĂ©crit Stern, ces questions de l’analogique, et par lĂ  de la temporalitĂ©, de l’intensitĂ© et de la forme ne sont pas sans Ă©voquer nombre de rĂ©flexions plus mĂ©tapsychologiques. Sans les dĂ©velopper, et outre la question du temps renvoyant bien Ă©videmment Ă  celle bien complexe de la temporalitĂ© psychique, comment ne pas Ă©voquer le succĂšs de cette rĂ©flexion proposĂ©e par A. Green Ă  propos de l’affect la nature profonde de l’affect n’est-elle pas d’ĂȘtre un Ă©vĂ©nement psychique liĂ© Ă  un mouvement en attente d’une forme ? [86] » A. Green, 1985 Comment aussi ne pas penser aux travaux de J. Kestemberg autour des notions de flux de tension » et flux de forme » ? Comment encore ne pas s’associer aux rĂ©flexions de P. FĂ©dida et R. Roussillon autour du concept d’ objeu », et de mĂ©dium mallĂ©able », pouvant se prĂȘter
, par leur absence de forme, Ă  une mise en forme non fixe et non fixĂ©e » au service du dĂ©ploiement aussi bien de ce qui a commencĂ© Ă  prendre forme dans la relation Ă  l’objet, que de ce qui n’a pu se figurer et commencer Ă  se reprĂ©senter dans ce rapport premier [87] » R. Roussillon, 1999? Comment enfin ne pas laisser rĂ©sonner ici, dans les multiples expĂ©riences de l’informe telles qu’ont pu les dĂ©crire et les analyser M. de M’Uzan, S. Le Poulichet [88] et P. Attigui [89] tout ce qui renvoie Ă  la question des processus intrapsychiques sous-jacents Ă  des vacillements identitaires », autant qu’à la question de l’ Ă©trangetĂ© » ? VOIX DE L’INQUIÉTANTE ÉTRANGETÉ29Nous avons tous eu l’occasion d’entendre notre voix enregistrĂ©e. Et gĂ©nĂ©ralement c’est une expĂ©rience qui est loin de nous enthousiasmer ! C’est que cette Ă©coute nous place en face de la rĂ©alitĂ© extĂ©rieure de notre voix telle que la perçoit notre entourage. À quel dĂ©plaisir, Ă  quel sentiment d’étrangetĂ© n’avons-nous pas Ă©tĂ© tous confrontĂ©s lors de cette Ă©coute toujours saisissante ? Cette Ă©preuve est le rĂ©sultat de la confusion auditive dans laquelle nous plonge le mĂ©lange des trois circuits audio-phonatoires prĂ©cĂ©demment dĂ©crits. En effet, entre l’audition interne de la voix solidienne la plus privĂ©e et intime, et l’écoute rĂ©troactive de la rĂ©verbĂ©ration acoustique la plus distante de soi, les dĂ©formations perceptives sont importantes. SpontanĂ©ment, l’écoute se fait par la voix solidienne filtrant et privilĂ©giant les basses frĂ©quences. L’écoute longue se fait Ă  posteriori et demande l’effort d’un autre filtrage volontaire pour se rendre disponible tant Ă  l’écho de sa voix rĂ©flĂ©chie, qu’à l’épreuve du rĂ©el phonatoire. La perception intime que nous avons de notre voix, et par lĂ  de notre identitĂ© vocale, n’est jamais celle que socialement nous donnons pourtant Ă  entendre Ă  notre insu. L’épreuve du spectre harmonique rĂ©el est toujours difficile Ă  surmonter, et ne va pas, au sein du spectre d’identitĂ©, sans dĂ©stabiliser plus ou moins la place mouvante de cette zone d’individuation flottante dont parle M. de M’Uzan, et sans remettre en question les lieux et les quantitĂ©s oĂč s’investit la libido narcissique, Ă  partir du Moi le plus Ă©troit jusqu’à l’image d’autrui dans sa pleine vĂ©ritĂ© [90]. » M. de M’Uzan, 1994 Que ce soit par les exigences d’écoute qu’impose l’auto-contrĂŽle vocal, ou les multiples occasions de travail critique Ă  partir d’enregistrements, cette Ă©preuve d’altĂ©ration transitoire du sentiment d’identitĂ©, et bien connue des chanteurs. Le risque parfois est alors de s’abĂźmer un peu trop dans la contemplation de cette voix si vite personnifiĂ©e qui renvoie Ă  la toute puissance de la pensĂ©e, Ă  cette antique conception du monde de l’animisme
 caractĂ©risé  par la surestimation narcissique des processus psychiques propres
 l’attribution de vertus magiques soigneusement hiĂ©rarchisĂ©es Ă  des personnes et Ă  des choses Ă©trangĂšres [91]. » S. Freud, 1919 On le voit, le travail phonatoire force plus ou moins Ă  la rencontre d’une nouvelle voix qui, pour familiĂšre qu’elle ait Ă©tĂ© jusque-lĂ , peut soudainement devenir ce double Ă©trange, dotĂ© de ce statut singulier qui appartient bien au sujet, comme rien d’autre ne le peut d’avantage, et en mĂȘme temps [qui] fait partie du monde extĂ©rieur, puisque le moi du sujet s’y est d’une certaine maniĂšre objectivĂ© [92]. » M. de M’Uzan, 1994 DĂ©stabilisant l’illusion rassurante procurĂ©e par ce familier vocal d’aujourd’hui, surgit alors un double vocal personnifiant dĂšs lors le retour de cet antiquement familier d’autrefois », ce chez-soi das Heimische », l’entrĂ©e de l’antique terre natale Heimat du petit homme, du lieu dans lequel chacun Ă  sĂ©journĂ© une fois et d’abord [93]. » S. Freud, 1919, Ă©veillant en nous le sentiment de l’inquiĂ©tante Ă©trangetĂ©. PAR OÙ COMMENCE LA VOIX ? 30Nous venons de voir combien la voix, malgrĂ© la familiaritĂ© que nous entretenons avec elle, est un objet fondamentalement analogique, Ă  l’origine Ă©nigmatique et paradoxale, source d’ambiguĂŻtĂ©, voire d’inquiĂ©tante Ă©trangetĂ©. Dans le prolongement des derniĂšres perspectives de P. FĂ©dida [94], on pourrait, en guise de conclusion, laisser ouverte cette question par oĂč commence la voix humaine ? Rappelant Ă  quel point l’enfant nous apprend comment la sexualitĂ© se forme par dĂ©faut de l’objet absent » P. FĂ©dida, prolongeant les rĂ©flexions de G. Bataille, propose d’envisager que le corps humain a l’étrange particularitĂ© de ne commencer nulle part
 tandis que chacun des organes semble se concevoir sexuellement comme venant Ă  la place d’un organe absent [95]. » P. FĂ©dida, 2000 S. Freud avait dĂ©jĂ  reconnu cette notion d’»équivalence », notamment Ă  propos de l’utilisation de la bouche comme organe sexuel [96] » S. Freud, 1905. Dans cette perspective, la bouche, le processus phonatoire toute entier, seraient ainsi le vĂ©ritable espace nulle part du rĂȘve et l’organe imparfait de la vision du sexuel [97]. » P. FĂ©dida, 2000 31Se rĂ©fĂ©rant au mouvement originaire oĂč l’étayage de la pulsion sur la fonction physiologique [98] opĂšre comme une subversion libidinale », C. Dejours Ă  particuliĂšrement bien dĂ©crit comment pour se libĂ©rer d’une fonction physiologique, l’organe est un intermĂ©diaire nĂ©cessaire
 la subversion de la fonction par la pulsion passant par l’organe [99]. » C. Dejours, 2001 De mĂȘme, entre appui les maĂźtres italiens du chant parlant d’appogio et prise de distance notamment par une certaine Ă©coute comme nous l’avons vu, la voix paraĂźt bien rappeler ces mĂȘmes temps appui-distance de l’étayage et son rapport originaire aux deux polaritĂ©s, Éros et Thanatos, de la pulsion. Et si l’on songe plus particuliĂšrement Ă  ces deux formes de la pulsion d’autoconservation que D. Cupa propose de distinguer comme pulsion de tendresse » et pulsion de cruautĂ© [100] » D. Cupa, 2007, nous pourrions alors peut-ĂȘtre entendre d’une autre oreille cette SĂ©rĂ©nade de P. Verlaine 32 Comme la voix d’un mort qui chanterait Du fond de sa fosse, MaĂźtresse, entends monter vers ton retrait Ma voix aigre et fausse, Puis je louerai beaucoup, comme il convient, Cette chair bĂ©nie Dont le parfum opulent me revient Les nuits d’insomnie. Ouvre ton Ăąme et ton oreille au son De ma mandoline Pour toi j’ai fait, pour toi, cette chanson Cruelle et cĂąline. » SĂ©rĂ©nade in PoĂšmes Saturniens, P. Verlaine 33Reviviscence des temps primordiaux durant lesquels, dans l’échange mĂšre-nourrisson, se sont construites ces zones de sensorialitĂ© [101] » D. Cupa, 2007 liĂ©es Ă  la pulsion d’autoconservation, la sensation phonatoire ne nous conduirait-elle pas Ă  la source de cette image entitĂ© unique et indissociable » mettant en scĂšne la dualitĂ© originaire zone sensorielle-objet [excitĂ© autant que] cause de l’excitation [102] » P. Aulagnier, 1975? Zone-objet complĂ©mentaire » P. Aulagnier, 1975 nous conduisant sur les traces de ces sensations dont le dĂ©nominateur commun paraĂźt ĂȘtre le plaisir esthĂ©sique [103] associĂ© Ă  un premier affect d’existence, un affect d’ĂȘtre, qui se transforme en plaisir d’ĂȘtre-avec [104]. » D. Cupa, 2007 34Si l’on envisage alors l’hypothĂšse qu’il y a un acte de parole, Ă  repĂ©rer au niveau des qualitĂ©s motrices dĂ©bit, tessiture, articulation », et que si la voix vĂ©hicule la geste fantasmatique, c’est qu’elle incarne le geste du corps oĂč s’inscrit la pulsion [105] » M. Mathieu, 1989, ne pourrait-on pas envisager l’impact intrapsychique de la sensorialitĂ© de l’organe vocal lors du geste phonatoire, comme pouvant traduire une part de la problĂ©matique subjective et identitaire de l’individu, et constituer simultanĂ©ment une voie d’accĂšs Ă  certaines qualitĂ©s de symbolisation de la conflictualitĂ© intrapsychique, voire d’une irreprĂ©sentabilitĂ© premiĂšre ? 35Il s’agirait alors, en reconnaissant Ă  la manifestation somatique vocale ses liens avec l’activitĂ© symbolique, de repĂ©rer les indices d’une rĂ©gression formelle. L’agir vocal, se situant ainsi dans l’archaĂŻque de cette rĂ©gression, serait alors Ă  envisager dans le rĂ©el d’un acte phonatoire prototypique [106] » de l’intrapsychique, et par lĂ  dans ses variantes extralinguistiques actes, infra-linguistiques mimiques, postures et phonĂ©tiques modes de dĂ©ploiement de la voix [107] » M. Mathieu, 1989, comme une somatisation symbolisante » C. Dejours. Les formes, les rythmes, les perceptions ou expressions infraverbales, bref, tout ce qui aurait pu Ă©chapper au travail de la langue et Ă  la chanson des corps dans la relation primitive [108] » Baranes, 2002 s’actualisant pour attirer des expĂ©riences psychiques originales et susciter de nouvelles perspectives de symbolisation. 36En somme, le vĂ©cu phonatoire ne serait-il pas l’occasion d’une expĂ©rience limite, Ă  la frontiĂšre du psychique et du somatique, qui opĂ©rerait potentiellement une liaison entre les Ă©lĂ©ments du percept, les formes de la reprĂ©sentation et les traces de la mĂ©moire, pour les inscrire dans une histoire et confĂ©rer une signifiance Ă  la psychĂ© », et ainsi donner corps Ă  la matiĂšre psychique, la transformer et la sublimer par l’externalisation crĂ©atrice du fait-Ɠuvre [109] » B. Chouvier, 2004? Ne serions-nous pas dans l’expĂ©rience du sensible phonatoire au cƓur mĂȘme d’un corps figurĂ© » et figuratif », inĂ©vitablement soumis Ă  cette force d’attraction exercĂ©e par l’originaire » dont parle P. Aulagnier ? Corps dans lequel se serait enracinĂ© le rĂ©cit des origines, et qui, au lieu corporel du geste vocal idĂ©al, attirerait la tentative de penser ce monde Ă©trangement familier dont on ne peut rien dire mais qui cherche Ă  s’exprimer ? Notes [1] Ross D., Choi J. and Purves D. 2007, Musical intervals in speech, in Proc. of the Nature Academy of Science of the [2] Voire paragraphe voix de l’analogique » [3] Leroi-Gourhan A. 1964, Le geste et la parole, tome 2, Paris, Albin Michel, p. 212 [4] Ibid., tome 1, p. 298 [5] Trevarthen C., Gratier M. 2005, Voix et musicalitĂ© nature, Ă©motion, relations et culture, in CastarĂšde Konopczynski et all., Au commencement Ă©tait la voix, Ramonville Saint-Agne, Éres, p. 105 [6] À savoir les variations du ton de la voix des hauteurs couplĂ©e Ă  la rythmicitĂ© du dĂ©bit et l’accentuation de la parole. [7] FĂ©dida P. 2004, Quelques remarques sur psychanalyses et biologie, fĂ©conditĂ© de l’hĂ©tĂ©rogĂšne, in L’analogie, Bulletin de Psychologie, tome

paroles,clips,photo s:soprano♄ anis98-soprano6kif. Description : ↓ ↑ oĂč le groupe s'offre Ă  la fois le sample et la chanteuse du groupe espagnol Mecano, des textes plus personnels, "Comme Une Bouteille A La Mer", solo poignant de Soprano oĂč le rappeur revient sur sa relation avec sa mĂšre. Ils auront amenĂ© la rĂ©vĂ©lation de Soprano, rappeur trĂšs prolifique > Que vous Ă©coutez le plus en ce moment: comme une bouteille a la mer ~> Qui vous fait rĂ©flĂ©chir sur la vie : comme une bouteille a la mer ~> Qui en dis le plus sur vous: i just cant stop loving you ~> Qui vous rappelle celle (celui) que vous aimez : mon aaaaamour oublie que je l'aime ~> Que vous auriez aimer Ă©crire : ne me quitte pas de brel
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jla voulais pour la vie, j'ne l'ai eu que pour un flirt, J'me sens, comme une bouteille Ă  la mer, noyĂ© dans les vagues de la mĂ©lancolie d'la vie Comme une bouteille Ă  la mer, j'me sens (ad Jme sens, comme une bouteille Ă  la mer, j'vais oĂč l'flot de la vie m'mĂšne, loin de tout, mĂȘme de ma mĂšre. La vie m'a offert la solitude de Robinson, J'voudrais repeindre ma vie, mais je n'trouve .
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